Carte postale du métro

Je suis assise dans le métro et regarde les frontaliers arriver. Leur bateau a accosté il y a un moment, les premiers passagers arrivent pour monter dans la rame de métro. Ce sont les « trottinettistes » qui mènent. Il faut les voir taper fort du pied pour foncer. Le passage pour piétons ? Ce n’est pas pour eux, ils ne sont pas à pieds. Leur regard fixe le métro, peur de le voir partir sans eux. Les voitures n’ont qu’à freiner, ils sont pressés. Suivent de près ceux qui courent. Ceux-là s’arrêtent au passage piétons mais s’ils peuvent traverser au rouge, ils n’hésitent pas. Le métro peut partir à tout moment et le suivant n’est que…quatre minutes plus tard ! Tous ces gens arrivent avec le sourire jusqu’aux oreilles : ils ont réussi.

Mon regard se porte ensuite sur cette jeune qui doit avoir vingt ans à tout casser. Toute refaite la fille. Des fesses botoxées, des lèvres botoxées, des seins botoxés et des faux cils pour terminer la parure. Quel est l’intérêt de ressembler à de vieilles rombières qui n’arrivent plus à ouvrir la bouche?

Et il y a cette femme, prise dans la lecture de son livre sur la gestion des émotions chez l’enfant (je ne sais plus le titre exact). A côté d’elle, une petite fille d’environ sept ans qui ne sait où mettre ses petites jambes. L’énorme trottinette de la dame prend toute la place.

J’aime bien observer les gens, je n’ai pas besoin d’avoir le nez plongé dans mon téléphone pour m’occuper.

Et pour terminer en musique, je vous propose Wax avec Building a bridge to your heart